Il était une fois un nom que peu de Nancéiens connaissent.
Et pourtant… l’architecture de leur ville en porte encore les traces.
Maurice Baier.
Né en 1923, il fait partie de ces architectes discrets dont les œuvres parlent plus fort que les mots. Son parcours se construit dans l’après-guerre, au cœur d’une France qui se relève, où bâtir devient un acte de foi autant qu’un métier.
À Nancy, une influence américaine souffle sur les lignes
Installé à Nancy, Baier s’imprègne très tôt de l’influence de Frank Lloyd Wright, maître de l’architecture organique américaine. Cette inspiration transparaît dans plusieurs de ses projets, notamment :
- L’Institut universitaire de zoologie (Museum-Aquarium)
- Le bâtiment des cycles supérieurs de la Faculté des Sciences à Vandœuvre-lès-Nancy (1963–1971)
Mais c’est peut-être dans les détails que se révèle le plus justement sa sensibilité architecturale. Dans sa capacité à conjuguer fonctionnalité, expression formelle, et attention au contexte.
Enseigner, dialoguer, transmettre
Architecte, mais aussi pédagogue, Maurice Baier a enseigné aux Beaux-Arts de Metz, puis de Nancy. Il y a transmis bien plus que des techniques : une vision, une curiosité, une rigueur.
Le 17 novembre 1969 marque une date symbolique. Ce jour-là, Bruce Goff — proche de Frank Lloyd Wright — donne une conférence à Nancy. Trois ans plus tard, il y revient pour rencontrer Jean Prouvé. Baier, au croisement de ces figures majeures, inscrit sa démarche dans une époque foisonnante, nourrie de dialogues internationaux.
Une boucle bouclée
Parmi ses créations, certaines sont visibles, d’autres plus discrètes, comme ce petit magasin de fleurs situé avenue du Général Leclerc.
Ce lieu, presque anodin pour les passants, a pourtant une résonance toute particulière pour nous : il abrite aujourd’hui le siège de Once Upon a Big Time.
Un clin d’œil du destin.
Un fil rouge, presque invisible, qui relie deux époques, deux manières de faire de l’architecture — avec sincérité, engagement, et humilité.
En habitant ce lieu, nous poursuivons, à notre manière, l’histoire que Maurice Baier a commencée à écrire.
Parce qu’une architecture vivante est une architecture qui se raconte. Et qui continue de le faire.